"Lol kikou
- mdr marie c'est moi et c'est toi en meme temps lool
- grve ptdr on est trop bonne de la rigolade! yo
- on est mercredi et on fait pipi hihihi
- et même et même et même que ben on a mangé des patates, mais en vrai c pas ds patats pck c Dpom dOphinE
- c'est toi la patate !
- X! (je suis graveeeeeeeeeeuh vexé)
je boude
jte parle plus
voila c'est tt seke tu as merité
- j'men fous moi je mets le fond décran d'helen :"

Peut-être que je pourrais profiter de la nuit pour dormir?

Dans deux heures je me lève alors que je ne suis pas encore couchée.
Je crois avoir trouvé une raison à mon trouble actuel. Les hormones. L'épanchement sanguin féminin.
Comme si j'ai attendue ce milieu de nuit pour guetter les premiers signes d'hémoragie et pour aller mieux.

Clope à la bouche descendant vers la rue. Marche nocturne.
Un vent chaud d'après la pluie caresse mon visage, le vent de Pocahontas.
Je vois une fenêtre allumée. Je décide alors de compter les insomniaques. Plus de lumière appart de beau reflets dans les vitres. Trois insomniaques et trois reflets.Quand je tombe nez à nez avec cette bâtisse.
Demi tours, pour reprendre l'appareil oublié.
Un bisou rapide à ma colocataire.
De retour vers la photo de nuit.
Et la décision de me présenter.
Mais ma présentation d'aujourd’hui car les choses sont toujours en mouvement.
Je m'appelle Marie, j'ai les cheveux attachés, une robe d'été sur un jogging, emmitouflée dans un manteau marron et chaud.
18 ans.
Strasbourgeoise d'étude et grenobloise de cœur.
Ma rue est celle d'une rue tranquille avec seulement trois non dormeurs.
Une voiture passe en semi silence.
Sans amoureux, sans conviction.
Avec la folle envie de vivre.
Des ballerines avec deux boutons, une barrette avec un chien, une envie de chocolat.
Habitante d'une rue avec une boulangerie au bout dans laquelle je n’ai jamais mis les pieds.
Un coiffeur-studio 21- en face de chez moi.
Une écriture aléatoire, des mèches et un cerveau fous.
Avec des émotions ravagés.
Une petite fille dans un corps de grande.
Une petite fille qui a grandi trop vite et trop entourée par la protection maternelle qui apprend à se débrouiller avec ses peurs et sa vaisselle.